Un beau jour de septembre 2013, alors que je buvais du café au lait tout en me cultivant tranquillement sur Internet* au lieu de travailler, je me connecte ingénument à Twitter (toujours au lieu de travailler) et mes yeux purs et innocents qui reflétaient alors encore le bonheur naïf de l’ignorance, tombent par hasard sur la phrase suivante :
MARK DARCY IS DEAD; BRIDGET JONES IS A WIDOW. (« Mark Darcy est mort, Bridget Jones est veuve », pour les boulets en anglais)
Après avoir craché mon café au lait sur le clavier, je réagis comme toute personne normalement constituée : je twitte l’info compulsivement (je micro-blog, pour les boulets en anglais ET en nouvelles technologies).
Helen Fielding a trucidé Mark Darcy. C’est une intox ? Ça doit être une intox. C’est forcément une intox.
Je vérifie.
C’est pas une intox.
(je twitte que c’est pas une intox).
Je passe alors par les différentes étapes du deuil :
• le choc (voir ci-dessus)
• le déni (elle a pas fait ça, c’est une blague en fait ahaha, elle a failli m’avoir cette bonne vieille Helen Fielding, toujours le mot pour rigoler)
• la colère (ELLE A FAIT ÇA, NON MAIS ELLE A VRAIMENT FAIT ÇA, ELLE PEUT TOUJOURS CREVER POUR QUE JE LE LISE SON BOUQUIN DE M%#¥ **)
• le désespoir (ôrageôdésespoirnaaaaaanBeeeeeeeuuuuhHiinhinnn)
• la résignation (bon, ok il est mort, sois forte, tu t’es remise de la mort de Mufasa, tu te remettras de celle de Mark Darcy)
• l’acceptation (c’est pas tout ça mais il est 14h45, je vais peut-être aller prendre ma douche)
• la reconstruction (que d’émotions, je vais regarder La Belle et la Bête et manger des pépitos au lieu d’aller au sport)
Je twitte (au lieu de travailler) que jamais de ma vie je ne l’achèterai ni ne le lirai ; je vais sur amazon, je l’achète et je le lis.
On a attendu 14 ans depuis la sortie de l’Âge de raison en 1999, Helen Fielding a finalement écrit le tome 3 de Bridget Jones, elle a zigouillé Mark Darcy, elle a fait de Bridget une mère de famille, et qui plus est, une cougar de 51 ans qui rencontre un ToyBoy de 29 ans sur… hé oui, #Twitter.
Et?
Et ?
Et ?
Et ok, ça fonctionne pas trop mal.
C’est drôle et ça se lit bien, même si ça ne vaut pas le premier tome du Journal de Bridget Jones, considéré comme un le monument de la Chick Lit (avec Sex and the City de Candace Bushnell et Confessions d’une accro du shopping de Sophie Kinsella – c’était la minute culture sur Internet).
Bridget a changé, elle a mûri et se conduit désormais en mère de famille adulte et responsable : elle fait des choré hystériques avec ses enfants sur Queen, elle continue de noter le nombre de calories ingurgitées tous les jours (en moyenne entre 67888 et 98522), elle twitte les moindres détails de sa vie privée et recompte tous les matins son nombre de followers sur Twitter. Nous, on rigole tout du long et on termine le roman à regret.
Bref, si on aime Bridget Jones, on aimera bien Mad about the Boy (Folle de lui, en français), même si Mark Darcy est mort, même si personne ne remplacera jamais vraiment Mark Darcy et même si on est un boulet en anglais (et en nouvelles technologies).
Donc on le lit.
Vous pouvez aussi lire un extrait
La version kindle (en anglais uniquement pour le moment) : par là
La critique du tome 1, le Journal de Bridget Jones : on fonce ici
Toutes les citations mythique de Bridget Jones : on court par là
J’ai rencontré Helen Fielding en vrai de vrai : ici
La page wikipedia de l’auteur : par ici
Pour regarder la vidéo atroce de la mort de Mufasa dans Le Roi Lion (âmes sensibles s’abstenir) : ici
Notes :
*Traduction : j’analysais les photos du mariage de mon ex sur Facebook (au lieu de travailler).
**Mimolette. Son livre de mimolette.
Pour ma part, je refuse que Mark soit mort. Il est hors de question que je lise (mais je vais le lire quand même).
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J’ai honte mais je dois l’avouer. Je n’ai jamais lu les Bridget Jones. Pitié ne me tue pas.
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